vendredi 23 mai 2014

Franz Bardon & Rudolf Steiner




Franz BARDON n’est pas très connu des chercheurs spirituels mais pour les cercles ésotéristes, il est une figure importante de l’occultisme du 20ème siècle. Il est l’auteur d’un guide de haute magie en trois volumes qui constitue une somme de science occulte et un mode d’emploi rigoureux et sûr pour ceux qui veulent s’engager sur le chemin dangereux de la puissance. Cette voie est peu fréquentée et le proverbe « beaucoup d’appelés et peu d’élus » est vraiment approprié.

Le mage doit par ses propres efforts volontaires devenir capable de créer des êtres à partir de la substance akaschique et s’élever en conscience sur d’autres dimensions, à l’égal des anges et des dieux. Beaucoup en ont rêvé mais connurent le sort d’Icare. Au risque de déplaire à de prétendus mages blancs, nous dirons en simplifiant, que ce chemin de puissance était jadis réservé à quelques rares initiés, car le risque est grand de tomber aux mains d’entités invisibles lors de l’ascension du monde occulte. Pourquoi ce danger ? Parce que si la volonté naturelle du mage n’est pas purifiée, elle peut attirer des éléments lucifériens. Ici, l’erreur peut être fatale, et le blanc peut s’inverser en noir. C’est donc avec le souci d’aider les candidats sérieux, en leur évitant de graves déboires pour leur âme, que Franz Bardon a élaboré un guide méthodique, où si la leçon du début n’est pas comprise, on ne peut avancer plus avant.

De ce point de vue son effort pédagogique est emprunt de compassion pour ses frères occultistes si souvent abusés par les forces invisibles.

A propos de son livre « Le Chemin de la véritable initiation magique », Frantz Bardon déclare :
« Le système pédagogique que je divulgue dans ce livre, avec le plus grand soin et une circonspection extrême, n’est pas le fruit d’une spéculation individuelle et intellectuelle. Il est le produit de 30 années de recherches, de pratiques, d’exercices et de fréquentes comparaisons avec beaucoup d’autres systèmes expérimentés dans les loges de diverses sociétés secrètes ou dans le cadre de la Science Orientale (laquelle n’est ouverte qu’à de rares individus particulièrement doués). »

Savoir à quel niveau se situe le travail de Bardon implique de savoir ce que l’on cherche. Quel est notre but ? Ce n’est pas une question anodine, car la philosophie éternelle a toujours considéré qu’il y a trois types humains : ceux qui se contentent de la vie matérielle agrémentée de religiosité ; ceux qui veulent développer leurs pouvoirs naturels ; et bien ceux qui cherchent une libération définitive.
Cette classification n’est pas aussi réductrice quelle paraît, si on étudie les courants spirituels anciens et modernes. On retrouve ce clivage entre les hyliques (matière) les psychiques (psyché) et les pneumatiques (esprit).

La spiritualité radicale envisage une libération hors du cycle des réincarnations, alors que l’occultisme veut s’élever peu à peu sur les dimensions supérieures, mais sans sortir du circuit.

C’est un sujet qui fâche, car ceux qui sont engagés sincèrement sur une voie évolutive n’aiment pas s’entendre dire que la « vraie vie est ailleurs » et que tous leurs efforts les ramèneront immanquablement à la case départ, selon la loi cyclique.

Nous connaissons la crise déclenchée par le Bouddha qui enseigna que tous les systèmes religieux évolutifs ne sont qu’une culture de l’illusion. Mais, assez rapidement, le bouddhisme redevint lui aussi une culture religieuse – une religion normalisée - et il intégra des pratiques magico-rituelles dont le but n’était plus le Nirvana. Finalement, des systèmes de développement occulte (dont la matrice est le yoga ésotérique) vinrent se greffer sur la doctrine bouddhique. Exemple : le Lamaïsme enseigne une libération différée, dépendante d’exercices et de pratiques qui furent bannis par le Bouddha. Ce détournement a eu lieu également à la naissance du Christianisme.

Les gnostiques voulaient retourner au « Royaume des cieux » durant cette vie (comme dans la doctrine bouddhique originelle), mais l’orthodoxie de la religion romaine s’opposa à cet effort qui risquait de la déposséder rapidement de son cheptel d’âmes emprisonnées dans le circuit vie-mort.

L’Eglise a intégré dans sa pratique liturgique des éléments magiques lui permettant de développer un puissant égrégore dans le monde invisible.

L’Eglise temporelle s’est structurée en opposition violente aux vrais chrétiens spirituels, purs disciples du Christ, fidèles au message de Retour au Père - message similaire à l’appel au retour au Nirvana.

Ce conflit entre les « spirituels » et les « psychiques » s’est manifestée avec brutalité lors de l’épopée cathare qui fut une tentative pour revenir à la pureté du Christianisme originel.
Il est curieux de voir des courants occultistes – ou du nouvel âge - se référer au Catharisme qui fut persécuté parce qu’il cherchait la « sortie hors du monde visible et invisible », à la manière des manichéens, cruellement exterminés eux aussi.

Steiner et l’Anthroposophie

Rudolf Steiner a semé les germes d’une civilisation spirituelle pour l’avenir. Son Christianisme est donc « évolutioniste », et par conséquent anti-gnostique, ce qui n’est pas péjoratif mais explique le sens de son travail dans le monde et pour le monde. Il est donc normal qu’il ait exhumé une méthode de développement occulte. Mais ces méthodes changent de cycle en cycle, et ce qui était jadis libérateur, est aujourd’hui obsolète. Le but (apparent) de Steiner fut de restituer une science spirituelle adaptée à l’évolution, et il rejeta la doctrine de la « Libération hors du monde ».

Les Anthroposophes se sont attelés à la tâche de développer une culture et une science spirituelle. Steiner a fourni d’innombrables indications dans tous les domaines de l’existence, comme nul autre ésotériste avant lui. Il a accompli un travail de titan, mais le chercheur d’absolu se demande finalement : « à quoi bon tous ces efforts pour cultiver un monde d’illusions ? Rien de nouveau sous le soleil. Une période passe et une autre la remplace. Il faut naître et mourir sans fin ». Ce constat de la vanité du monde met le chercheur dans la nécessité de trouver une voie de réintégration dans le divin pendant cette vie même, sans attendre un nombre infini d’existences aléatoires et douloureuses.

C’est pourquoi il existe une incompréhension entre les spiritualistes partisans de l’évolution, qui s’accommodent de la vie incarnée, et les radicaux de la libération, dégoûtés du jeu macabre des réincarnations sans issue.

A chacun de trouver sa voie, en évitant de condamner autrui, sachant que le libertaire gnostique a toujours été persécuté par les orthodoxies car il se pose en rebelle par rapport au grand nombre.
C’est une question difficile pour nombre de chercheurs sincères. D’un côté nous voudrions vivre dans l’absolu, mais de l’autre nous cherchons à adapter cet absolu aux contingences. Il en découle un déchirement exprimé par la sentence : « nul ne peut servir deux maîtres ».

Joël Labruyère, Undercover n° 12.

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